La psychologie au service des défis environnementaux et climatiques

Savez-vous que l’information factuelle n’est guère efficace pour inciter à des gestes écologiques ? Que les résumés des rapports du GIEC peuvent être compris de travers ? Que des États reproduisent parfois les mêmes blocages mentaux que des individus ? La recherche actuelle en psychologie s’attaque à ces problèmes cruciaux. Petit tour d’horizon de solutions présentées dans une conférence récente.

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La technologie ne réglera pas tous nos problèmes. Au contraire, je suis profondément convaincu que les solutions aux défis environnementaux et climatiques seront à 90% humaines, c’est-à-dire sociales, politiques, organisationnelles et culturelles ; seule, la technologie ne fait que déplacer les problèmes, comme avec le nucléaire (moins de pétrole, mais déchets gênants) ou les voitures électriques (pas de gaz d’échappement, mais monceaux de batteries non recyclables).

Pourtant, le techno-solutionnisme, cette foi aveugle en la technologie comme remède à tout, encourage depuis longtemps la recherche scientifique, dans une vision simpliste du progrès comme « science nourrit innovation, nourrit croissance, nourrit bonheur ». À une heure où l’urgence climatique se fait toujours plus prégnante, cette attitude est selon moi une illusion, mais surtout un danger, car en misant tout sur des solutions technologiques, on omet de développer ces cruciales solutions humaines. La technologie pourra se mettre au service de nouveaux modes de vie, de nouvelles organisations humaines et sociales, de nouveaux comportements, mais c’est bien ceux-ci qu’il s’agit de changer, et cela ne se fait pas en séquençant de l’ADN, en construisant des ordinateurs quantiques ou en synthétisant des carburants « verts ».

Partant de ce constat, un scientifique comme moi n’est-il pas amené à la terrible question suivante : dois-je aujourd’hui continuer à exercer mon métier ? Mes efforts ne sont-ils pas mal placés, car dirigés vers le technologique et non vers l’humain ? Par chance, mon domaine de recherche actuel, quand il est bien utilisé, constitue justement un de nos meilleurs espoirs vers ces solutions humaines.

Ce domaine de recherche, vous le méconnaissez peut-être, c’est la psychologie.

La recherche en psychologie, c’est quoi ?

Abolissez, si vous l’avez, le cliché d’une discipline restreinte aux problèmes de l’enfance, du couple et du travail : la psychologie en tant que domaine de recherche scientifique est bien plus vaste que cela. Elle étudie la mémoire, la perception, l’attention, le langage, les apprentissages, mais aussi les biais de raisonnement, les opinions, les croyances, les manipulations, les rapports aux règles et à l’autorité, l’influence du groupe, la transmission culturelle, les décisions collectives. Bref, autant d’aspects de nos attitudes, réflexions et comportements qui font ensemble la beauté, la richesse mais aussi les faiblesses de l’esprit humain.

Encore sous-appréciée en France, la recherche en psychologie jouit d’une réelle considération en Amérique du Nord, où elle a connu depuis 1940 ses développements majeurs. Sans doute parce que les pouvoirs publics y connaissent depuis longtemps l’intérêt de mieux comprendre l’esprit humain, à des fins d’éducation, de santé mentale ou de communication, pour ne citer que cela. C’est bien aux États-Unis que mon activité scientifique m’a amené en ce mois de novembre, pour (re)découvrir lors d’une conférence quels genres de questions animent en 2024 des milliers de chercheuses en chercheurs en psychologie à travers le monde.

À mon grand plaisir, j’ai constaté que le volet écologie et changement climatique était un sujet de recherche bien actif, notamment aux États-Unis, là même où s’expriment tant de climato-septiques. Ah, Nouveau Monde, terre de contrastes, terre de tous les rêves et tous les excès, tu nous montres les plus grands dangers, mais peut-être aussi les meilleures armes !

Voici une sélection de ces recherches, issues d’un domaine scientifique plus que jamais utile et nécessaire.

Nos attitudes face au changement climatique

Une séance entière de cette conférence, dans une des plus grandes salles, était consacrée aux contributions avérées et à venir de la psychologie sur les questions climatiques.

Quelques conclusions générales émergent, comme l’importance du vécu personnel dans le sentiment d’imminence des bouleversements climatiques. Si vous ou un de vos proches avez été personnellement touchés par les inondations de Valence en Espagne en octobre 2024, les crues dans l’Isère et les Hautes-Alpes en juin 2024 ou décembre 2023, ou encore les incendies en Gironde à l’été 2022, vous devenez clairement plus réceptifs aux menaces réelles qu’annoncent les spécialistes du climat comme les membres du GIEC. Or, à niveau de connaissance égal sur les risques et scénarios, on démontre qu’une personne déjà impactée se sent plus concernée, mais aussi plus disposée à agir, qu’une personne qui n’a été confrontée qu’à de l’information, aussi alarmante et étayée soit-elle. Ce qui motive à passer à l’action n’est donc pas en premier lieu le rationnel, mais l’émotionnel, à travers le vécu. Une expérience incarnée inquiète et motive plus que des informations factuelles, qui restent néanmoins une base complémentaire.

Ce qui motive à passer à l’action est l’émotionnel, bien plus que le rationnel

Doit-on donc être fataliste et attendre que chacun(e) ait vécu une catastrophe naturelle pour se sentir concerné(e) ? Non bien sûr, cela serait trop lent, et d’autres manières plus douces et plus actionnables existent pour créer des expériences incarnées. Un bon exemple (détaillé plus bas) consiste à faire participer les gens à des simulations du climat, sorte de jeu vidéo dans lequel vous actionnez les manettes mondiales et visualisez les conséquences des choix politiques. Globalement, toute initiative autour du récit, du jeu, du théâtre, est digne d’intérêt dans ce but, car permet de s’identifier et d’incarner des scénarios climatiques réalistes.

Dans la même veine, la psychologue Elke Weber, spécialiste de psychologie pour les politiques publiques à l’Université de Princeton, rapporte plusieurs études sur le lien entre éco-anxiété et volonté d’action. L’éco-anxiété, c’est cette angoisse liée à la conscience des bouleversements climatiques et environnementaux qui se rapprochent et s’intensifient. Bonne nouvelle ici, il y a une corrélation positive entre éco-anxiété plus intense et volonté plus grande d’agir : l’inquiétude devient moteur d’action. L’étape suivante est de savoir si, et comment, cette volonté se convertit effectivement en action. La question a sans doute été traitée par des psychologues, mais je ne l’ai pas entendue ici.

Enfonçons le clou de l’importance de nos réactions émotionnelles face au changement climatique avec cette autre recherche. Ben Newell est spécialiste en psychologie de la décision, et directeur de l’Institut pour la Réponse aux Risques Climatiques créé en 2023 à Sidney en Australie. Une de ses études, sur 700 personnes, a montré que selon notre degré d’optimisme ou de pessimisme, nous interprétons différemment un même scénario climatique chiffré. Parle-t-on d’une trajectoire de réchauffement estimé entre +4 et +7,2°C en 2100 ? Le pessimiste interprète +7,2°C comme la valeur la plus probable, quand l’optimiste retient +4°C. Notre histoire et notre personnalité nous font donc attribuer différentes valeurs à une même information factuelle. Communiquer efficacement sur ces enjeux requiert de prendre en compte ces aspects émotionnels.

Les rapports du GIEC sont-ils bien compris ?

Une autre ligne de recherche portait sur la compréhension et l’accueil fait aux rapports du GIEC, la crème des expert(e)s scientifiques sur le climat. Les gouvernements, institutions et autres agences publiques censés orienter leurs politiques selon le cadre scientifique documenté par le GIEC, ne lisent pas les gros pavés de trois mille pages mais des versions condensées et simplifiées de quelques dizaines de pages, les fameux « résumés à l’intention des décideurs ». L’équipe de John Sterman, professeur au MIT et expert en prises de décisions dans les systèmes complexes, a proposé ces résumés à différents publics pour savoir si les gens en tireraient les conclusions attendues des décideurs politiques. Réponse courte : non !

Que se passe-t-il ? Même avec une bonne volonté, même en l’absence d’intérêts financiers ou personnels, des personnes d’horizons variés ratent certaines conclusions cruciales des rapports sur le climat.

Plus qu’un manque d’information ou de capacités, des biais de raisonnements nous poussent à l’erreur

Un exemple emblématique est celui de la « baignoire carbone », nom imagé du stock de CO2 déjà présent dans l’atmosphère et qui contribue à l’effet de serre. Pour espérer amoindrir le réchauffement climatique, il est crucial de diminuer ce stock, donc de « vider » la baignoire. Cette baignoire a des robinets qui la remplissent (notamment les émissions humaines de CO2) et d’autres qui la vident naturellement (absorption de CO2 par les océans, par les forêts). À la question « quel niveau doivent atteindre les émissions par rapport à l’absorption pour que la baignoire se vide ? », une portion systématique des participants fait la réponse « émissions = absorption », qui est erronée car alors la baignoire se remplissant aussi vite qu’elle se vide, son niveau reste constant et donc la quantité de CO2 ne diminue pas ; il faut bien que les émissions baissent jusqu’à devenir inférieures à l’absorption. L’erreur vous semble grossière ? Vous auriez pourtant pu la faire, car elle est récurrente parmi tous les groupes testés, quel que soit leur niveau d’éducation, et quelle que soit la formulation du problème (océan/continent/atmosphère, équations abstraites, baignoire/robinets, etc.).

Illustration de la « baignoire de CO2 » – © Climate Interactive

Que nous apprend cet exemple ? Qu’il ne s’agit pas là de savoir compter ou résoudre des équations, mais d’éviter de tomber dans des pièges cognitifs, dans des raccourcis hâtifs. Que des informations factuelles, aussi claires et exactes soient-elles, ne fournissent pas une base suffisante pour la prise de décision. Que la psychologie, donc, a toute sa place dans l’accompagnement des décideurs, et plus largement du public, dans la prise en compte des enjeux climatiques.

Pour remédier à ces biais qui nous affectent toutes et tous, et créer une meilleure familiarité avec ces phénomènes, l’équipe de Sterman a mis au point une approche originale, à base de simulations très réalistes plaçant les gens dans une sorte de cockpit du climat (voir cette vidéo). Imaginez-vous devant un tableau de bord. Vous augmentez de X la part des énergies renouvelables, diminuez de Y le nucléaire et le pétrole, gardez le gaz naturel constant, faites croître la population, réduisez la déforestation et… raté : +3,7°C d’augmentation de température en 2100 ! Il faut revoir votre copie, car le GIEC recommande +1,5°C maximum. Une telle expérience permet une meilleure familiarisation avec les dynamiques temporelles et les leviers du climat. Entendre qu’il faut diminuer nos émissions d’ici 2050 est une chose. Voir la trajectoire climatique échouer avec des paramètres qu’on a soi-même choisis en est une autre – et les participant(e)s à ces expériences en redemandent, dans les institutions comme dans les écoles !

Là encore, l’expérience incarnée, donc le vécu, est clé dans l’appropriation et la compréhension des enjeux climatiques. L’information factuelle, le rationnel pur, ne suffisent pas.

La raison la plus forte n’est pas toujours la meilleure

Vous voulez inciter des personnes à réaliser des actions écologiques : trier leurs déchets, prendre le vélo, manger moins de bœuf, isoler leur logement, etc.

Le meilleur moyen de les convaincre n’est pas celui que vous croyez.

En toute bonne volonté, vous allez chercher à les informer sur les enjeux, leur donner les clés rationnelles pour comprendre la situation et ses ficelles, en conclure que les actions proposées sont naturelles et bénéfiques, et vous attendre à ce que, en toute logique, ces personnes adaptent leur comportement en fonction. Le hic : ça ne marche pas ! (On vous le répète, le rationnel ça ne suffit pas.)

Pour inciter les gens à agir, parlez-leur de leurs semblables

C’est ce que montre très bien Robert Cialdini, professeur de psychologie sociale à l’Université d’État de l’Arizona et connu de longue date pour ses travaux sur la persuasion. Quel plaisir d’avoir vu en conférence ce scientifique de 79 ans, le pas lent mais l’œil vif, ayant su renouveler ses travaux et les aligner vers les grands besoins sociétaux de notre époque, loin de s’encroûter dans d’anciens sujets mâchés et remâchés depuis des décennies comme la vente de voitures. Dans une étude visant à diminuer de la consommation électrique des foyers, les chercheurs de son équipe se faisaient passer pour des employés d’un fournisseur d’électricité et suspendaient de petits écriteaux aux portes des maisons d’une banlieue américaine. Cinq types de messages étaient ainsi testés.

Les résultats du premier message apportent un enseignement basique mais primordial : « people need reasons to act ». Dire simplement aux gens qu’ils doivent utiliser moins d’électricité, sans leur donner de raison, n’avait pas plus d’effet qu’une absence de message, aucun changement de consommation n’étant enregistrée dans ce groupe. Pas de raison, pas d’action !

Les trois messages suivants, que vous comme moi jugerions sans doute percutants, s’avèrent avoir un effet oui, mais très faible : dire aux gens qu’ils agissent soit pour la protection de l’environnement, soit pour le bien de la société, soit pour réaliser des économies d’argent. Dans les trois cas, une réduction de consommation de l’ordre de 3 à 3,5% était enregistrée.

Le cinquième message actionnait un levier autrement plus efficace, pourtant sous-utilisé voire absent dans le domaine de l’incitation écologique : la norme sociale, autrement dit le regard des autres. En disant aux gens que les habitants d’une ville voisine, ayant les mêmes niveaux de revenus que ce quartier, avaient déjà changé leurs comportements et réduit leur consommation, les chercheurs obtenaient une réduction de 12,4%, soit quatre fois mieux qu’avec les autres méthodes.

Différentes méthodes de persuasion pour réduire la consommation électrique des foyers – © Robert Cialdini

Ce qu’illustre ainsi l’étude de Cialdini, c’est que le social également prime sur le rationnel. À l’échelle de la population, nous n’agissons pas avant tout en fonction de ce qui nous semble juste et logique, mais en fonction de ce que font nos semblables. Cette même norme sociale, responsable des effets de conformisme donc de mode, a fait adopter à nos sociétés la voiture individuelle, le téléphone portable, les vacances à Marrakech. C’est elle qui est actionnée par les publicités, par les marques, dont les communications actuelles sont toujours plus inclusives, afin qu’un plus grand nombre d’acheteurs potentiels s’identifie et se conforme à la « loi du groupe », réelle ou fabriquée.

Ainsi, pour que les gens agissent, parlez-leur de leurs semblables, et non des raisonnements logiques du citoyen vertueux. Parlez de leurs voisins, de leurs homologues de travail, de leurs groupes sociaux. Une étudiante en géographie s’identifie difficilement à un banquier, idem un ingénieur son à une agricultrice : il faut se voir dans le miroir et se demander « si il/elle l’a déjà fait, qu’est-ce que j’attends ? ». Choisissez, sans les fabriquer, des exemples de comportements vertueux, et actionnez cette norme sociale envers des gens semblables, vous obtiendrez les meilleurs résultats et pourrez ensuite élargir le groupe à convaincre. Si l’on peut bien voir là une manipulation, à l’instar des procédés publicitaires, est-ce que le bien commun ne justifie pas d’utiliser ces outils de psychologie à des fins vertueuses ?

Quand le cerveau humain déconne

J’ai déjà abordé plusieurs fois dans ce blog l’importance de la psychologie humaine dans la compréhension, et la possible résolution, des blocages sociétaux face à des problèmes identifiés et documentés de longue date : montée des eaux, salinisation des terres, épuisement des ressources naturelles (dont le sable que j’ai traité dans cet article), quantités faramineuses de déchets dont le fameux « continent plastique » dans le Pacifique Nord, et bien sûr accumulation du CO2 atmosphérique, entre autres.

Je décrivais ici notamment « l’impasse mexicaine », corollaire du dilemme du prisonnier. C’est l’image d’une situation de braquage mutuel entre bandits, où soit tout le monde accepte de baisser son arme en même temps, soit il y a des morts. C’est exactement l’impasse que connaissent les États aujourd’hui : malgré de belles déclarations d’intentions lors des COP, aucun ne baisse sérieusement ses émissions de CO2, craignant de dégrader sa richesse économique et se faire écraser dans la compétition planétaire. Tout le monde aurait intérêt à se calmer, mais personne ne s’y résout, en dépit d’une concertation mondiale. Voilà un terrible blocage psychologique qui menace notre espèce.

J’ai parlé ici du Bug humain, livre à succès de Sébastien Bohler paru en 2019, qui expose les motivations primaires du cerveau des humains (et des singes, mammifères, voire vertébrés plus généralement) et les comportements aberrants ou excessifs qui en découlent. Notre cerveau contient un circuit de la récompense, particulièrement sensible à nourriture, information, sexe, statut social, facilité, orientant nos actions selon un principe du « toujours plus, et plus vite ». Ce système, encore pertinent il y a quelques millions d’années quand notre espèce peinait à survivre dans la savane, fonctionne aujourd’hui dans un monde où information, ressources naturelles et énergies fossiles coulent (encore) à flot. Modérer nos envies sans bornes va à l’encontre de ce fondement neurobiologique, d’où notre difficulté à questionner notre confort matériel ou énergétique, et, pour le dire simplement, à envisager la fameuse notion de Décroissance. On peut cependant viser un autre type de croissance, qui soit non pas économique mais mentale ou spirituelle, en apprenant à apprécier le long terme, la sobriété, à savourer ce que nous possédons déjà plutôt que désirer autre chose.

Enfin, j’avais mentionné bien sûr certaines solutions, issues de la recherche en psychologie.

La norme sociale, et donc le rôle clé joué par l’éducation, aide à rendre notre circuit de la récompense réceptif à des motivations secondaires, non innées. Nous rendons service à nos enfants en leur apprenant la patience et en faisant attendre certaines récompenses ; nous rendons service à la société en construisant des normes sociales orientées vers la sobriété et le respect de l’environnement.

J’avais présenté aussi ici, et mis en pratique, la « communication engageante » : nous nous tenons mieux à nos engagements lorsque nous les prenons en public, notamment devant des personnes dont le regard sur nous nous importe. Cet outil peut être mis à profit pour des gestes écologiques. Exposez donc vos bonnes résolutions au prochain repas de famille, vos sœurs ou oncles sauront vous titiller la fois suivante si vous avez dévié.

Bref, à travers ces quelques exemples, vous l’aurez compris, je ne peux que vous recommander de vous intéresser à la psychologie, notamment la psychologie sociale qui mérite d’être mieux connue. Ces recherches fournissent une lecture de nos comportements de société qui me semble incontournable pour affronter les défis actuels, elles doivent donc être plus largement diffusées.


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