Et voilà qu’un virus, en freinant la compétition économique aveugle des pays, accorde à la planète un répit écologique inattendu. Dans la crise, on découvre que les États ont bien le pouvoir qu’il faudrait pour sauver le climat. Saisissons l’opportunité historique de cette pause à grande échelle pour faire le tri dans notre économie et nos modes de vie, en ne gardant pour l’avenir que les activités durables et raisonnées. Pour relever ensemble ce défi, des freins psychologiques sont à combattre, que j’expose également.
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En février dernier a commencé à se répandre en Europe la maladie infectieuse « Covid-19 », causée par le coronavirus « SARS-CoV-2 ». Un temps restreinte à la Chine, son foyer initial, elle a rapidement explosé dans le monde. Les États et leurs systèmes de santé se mobilisent pour sauver des vies, face à une maladie qui n’a pas de vaccin connu à ce jour.
À menace forte, réaction forte. Les activités humaines sont grandement réduites pour freiner la progression du virus, des milliards de personnes sont confinées à domicile, des centaines de milliards d’euros sont débloqués pour soutenir une économie tournant au ralenti. Malgré leurs fragilités révélées par cette crise, les sociétés déploient des moyens considérables pour endiguer l’épidémie et protéger les individus.
Cependant, de telles réactions, pour souhaitables qu’elles soient, ne manquent pas de laisser aussi un certain goût amer.
Une colère paradoxale
On ne devrait a priori que se réjouir des annonces politiques fortes des dernières semaines, des mesures financières de grande ampleur déployées pour faire face à l’épidémie et préserver les économies, qui montrent que la menace coronavirus est prise très au sérieux par les États et institutions mondiales. Or, chez un certain nombre de personnes dont je fais partie, c’est aussi un sentiment de colère qui a vu le jour. Pourquoi ?
Tout simplement parce que des mesures de ce type et de cette ampleur sont attendues depuis des décennies face au réchauffement climatique.
Colère parce que les montants des investissements nécessaires chaque année pour faire face au changement climatique (1 115 milliards d’euros par an sur 10 ans selon la Cour des Comptes européenne) sont exactement à l’échelle des aides et plans de relance annoncés pour faire face à l’épidémie (750 milliards par la Banque Centrale Européenne, 1 100 par l’Allemagne, 1 850 par les États-Unis), alors que ceux effectivement prévus sont bien en-dessous (100 milliards par an selon le récent Pacte Vert de l‘UE) – rappelons que par suite de la crise financière de 2008, l’Union Européenne a approuvé entre 2008 et 2017 les sommes de 1 459 milliards d’euros en capital et 3 659 milliards en trésorerie, dont environ 40% ont effectivement été déboursées.
Colère parce que la réduction actuelle des activités humaines, transport, industrie, consommation, exploitation des ressources naturelles, est réclamée depuis longtemps pour préserver la planète. Décidée certes à cause du virus, la pause qui résulte du confinement a des effets bénéfiques marqués et instantanés sur l’environnement. Ainsi, les gouvernements nous montrent qu’ils sont bien capables d’actions à résonance écologique forte et planétaire, lorsqu’ils le veulent. J’insiste sur le verbe vouloir, car c’est bien là un choix de leur part, pas une réaction obligatoire. J’y reviens plus bas.
« Une réponse rapide est coordonnée à l’international, soutenue par les individus et les entreprises. La communication est continue. Des sommes importantes sont débloquées au niveau national ou européen pour aider les entreprises à passer le cap. » Face au coronavirus, « on sait donc faire », mais pour le climat, « personne n’est au niveau », s’indignait le 11 mars dernier la climatologue Corinne Le Quéré, présidente du Haut Conseil pour le climat, instance indépendante chargée d’éclairer le gouvernement français sur la question.
Dans le présent article, il ne s’agit en aucun cas de dire : « pourquoi mobiliser tant d’argent face au coronavirus ? Préoccupons-nous du climat à la place », mais à l’inverse : « regardez les actions fortes dont nous sommes capables, voilà le niveau d’efforts nécessaires pour le climat ».
La crise sanitaire actuelle est sévère, le bilan final des victimes sera lourd. Mais rappelons-nous que la menace du dérèglement climatique est bien plus forte encore, ainsi que le nombre de victimes et de réfugiés à venir. Menace moins instantanée certes, mais qui, comme la maladie Covid-19, frappera l’humanité sans distinction de pays et de classes sociales.
Une motivation inattendue, mais des effets probants sur l’environnement
L’humanité est-elle capable de diminuer drastiquement ses émissions de gaz à effet de serre, comme en implorent les scientifiques du GIEC, le célèbre Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat ?
Oui, la crise actuelle le montre très clairement.
En Chine, les émissions totales en dioxyde de carbone (CO2, un des principaux gaz à effet de serre) ont baissé de 25% en seulement deux semaines, par suite du confinement de la population et du ralentissement économique décidé par le gouvernement. Cela représente 100 millions de tonnes d’épargnées pour l’atmosphère.
Vous avez dû voir ces images satellites de l’Agence Spatiale Européenne, qui illustrent la forte baisse des concentrations de dioxyde d’azote (NO2), l’un des principaux polluants de l’air – et indirectement gaz à effet de serre en tant que précurseur de l’ozone. De tels effets ont d’abord été observés en Chine, puis en Italie, ils l’ont été aussi en France, notamment en région parisienne, 10 jours à peine après le début du confinement.

Mentionnons aussi – leurs images circulent sur les réseaux sociaux – ces animaux sauvages observés depuis peu dans diverses villes du monde et régions fréquentées par l’homme. En n’oubliant pas toutefois l’autre facette du phénomène : ces animaux sont plus présents mais aussi nous les remarquons mieux, passant plus de temps chez nous à observer par la fenêtre ou prendre l’air au balcon. Si la réapparition des cygnes et poissons à Venise a fait l’objet d’infox, la clarté retrouvée de ses eaux, elle, est bien visible depuis l’espace.
Ainsi, en seulement quelques semaines, l’humanité a réduit considérablement son impact néfaste sur l’environnement. La visée n’a pas été écologique, mais les effets sont là, et ils sont encourageants.
L’humanité a-t-elle pour autant le pouvoir d’enrayer le réchauffement climatique constaté par les scientifiques ?
Oui, si nous le décidons.
Comme le rappelle le climatologue Jean Jouzel, le GIEC préconise « que tous les pays divisent par deux leurs émissions [de gaz à effet de serre] entre 2020 et 2030, c’est-à-dire une diminution de 7 % chaque année ». Dans le cas de la Chine, la diminution temporaire a été de 25 %, donc bien plus forte. Certes, un tel bas niveau d’émissions ne serait pas tenable, du moins pas du jour au lendemain, car il est actuellement synonyme d’une activité économique paralysée et d’une population confinée. Mais enfin, si l’on fait dans l’urgence -25 % en deux semaines pour sauver 10 000 ou 100 000 personnes menacées par un virus, ne peut-on pas raisonnablement organiser -7 % par an sur 10 ans pour sauver des centaines de millions de personnes menacées par le dérèglement du climat ?
Démêlons bien toutefois les deux problèmes distincts que sont celui de l’épidémie et celui du climat. Les combats sont différents, comme le note le blogueur Hervé Chaygneaud-Dupuy : si avec la Covid-19 il s’agit de « lutter contre », avec le climat il s’agit plutôt d’« orienter vers ». Par ailleurs, il est dangereux de croire, ainsi que le rappelle le membre du GIEC François Gemenne, que la lutte contre le changement climatique doit passer, comme l’épidémie, par un arrêt complet de l’économie. Cela donnerait aux populations une appréhension envers toute mesure en faveur du climat, et encouragerait l’immobilisme écologique.
Oui, la transition vers une économie respectueuse du climat va devoir s’accompagner d’une restructuration profonde des économies et des modes de pensée. Mais il ne faut pas voir une telle transition comme une limitation, une castration de l’économie. Au contraire, il s’agit d’anticiper les pertes d’emplois et les dégâts qui seront nécessairement liés à l’épuisement des énergies fossiles et du modèle de croissance indéfinie. Il faut comprendre cette transition avant tout comme une réattribution des forces vives à de nouvelles activités plus respectueuses de la planète et plus durables, réattribution qu’il vaut mieux organiser que subir. C’est même une vraie opportunité économique, pourvoyeuse d’un million d’emplois à court terme rien qu’en France, selon ce rapport de plusieurs ONG et associations.
Ainsi, voilà pourquoi la situation actuelle est incongrue : ce ne sont pas les gouvernements de la Terre entière, mais un virus de moins d’un millième de millimètre qui nous met sur la bonne voie pour sauver le climat.
L’absence d’une volonté politique prenant en compte le climat
Quand on veut, on peut.
Du moins, on essaie. Essayer, c’est ce que font les États du monde entier aujourd’hui, pris de vitesse par cette Covid-19 encore mal connue. Dans les mesures actuelles, on pourra toujours critiquer la réalisation, l’organisation, la communication, mais pas la volonté des États, qui réagissent pour préserver la santé des populations. Ces types de réactions sont ce qu’on attend des gouvernements, et elles s’appuient sur les recommandations des scientifiques, auxquels on fait confiance.
Ces mêmes scientifiques, qui partagent leurs connaissances sur le virus, analysent les faits de l’épidémie de manière objective, recommandent quoi faire et ne pas faire, redoublent d’efforts pour trouver un traitement, pourquoi ne les écoute-t-on pas lorsqu’ils alarment à propos du dérèglement climatique ?
La réponse est aussi simple qu’affligeante : on ne VEUT pas les écouter. Pour le climat comme pour la protection de l’environnement, la devise des gouvernements reste « la Planète suivra ».
(voir mon article « Renverser les contraintes politiques pour protéger l’environnement »)

en septembre 2014, lors de la Marche du peuple pour le climat. © 350.org
Évidemment que les dirigeants de la planète, malgré les défauts qu’on aime à leur prêter, sont assez intelligents pour comprendre les conclusions consolidées par des milliers de scientifiques. Seulement, il est plus facile de faire l’autruche aujourd’hui que de se retrousser les manches pour demain. En effet, seules des mesures fortes transformant l’économie mondiale sont susceptibles de limiter le réchauffement planétaire.
On le constate : les effets bénéfiques tangibles observés actuellement sur la pollution de l’air n’ont pu se produire sans un chamboulement de la société. Dans nos réactions face au coronavirus, il y a de la casse économique et humaine. Des entreprises ne se relèveront pas, des projets louables sont tués dans l’œuf, des personnes sont en manque de soins ou de contact et souffrent. Ce que font en ce moment les gouvernements, c’est « mutiler l’activité économique pour éviter le drame sanitaire », ainsi que le résumait un investisseur. On comprend qu’un tel exemple risque d’entretenir la réticence des gouvernements à tempérer les promesses de croissance indéfinie de tous les secteurs, dans lesquelles ils s’engagent par défaut, et qui sont si chères aux actionnaires et investisseurs. Mais c’est faire là un rapprochement inapproprié entre les deux crises, ainsi que je le disais plus haut.
De plus, il n’y aura pas casse économique s’il n’y a pas précipitation. Le problème du climat est identifié depuis des décennies ! Nous aurions eu – et nous avons peut-être encore – tout le temps de nous organiser pour relever ce défi, pour mettre en œuvre les changements économiques et sociaux radicaux qui s’imposent. Assez fermement pour influer sur l’évolution du climat, mais assez doucement pour éviter la casse. Toutes les conditions étaient réunies il y a trente ans, affirme Nathaniel Rich dans son livre-enquête regroupant plus de cent entretiens, mais rien n’a été fait.
Ce n’est ni le temps qui manque, ni la connaissance du problème. Qu’est-ce qui coince alors ?
Un dilemme du prisonnier à l’échelle mondiale
Même face à l’épidémie actuelle, les réactions des États sont bien des choix, pas des comportements obligés. Un État pourrait choisir – ce sont d’ailleurs les positions exprimées par Donald Trump et Jair Bolsonaro – de refuser de « mutiler » son économie et laisser la maladie se répandre, emportant une partie de la population puis s’éteignant d’elle-même. Choix dénué de moralité, discutable économiquement, difficilement tenable devant une population, mais choix tout de même.
Nous ne sommes pas dans une situation comme celle imaginée en 1943 par René Barjavel dans son excellent roman de science-fiction Ravage, où l’électricité disparaît soudain : les humains alors ne peuvent pas choisir d’abandonner ou non les machines électriques, ils y sont obligés, puisque celles-ci ne peuvent plus fonctionner. Face au coronavirus au contraire, tout est question de choix – et dans l’ensemble les bons choix semblent faits.
Les États sont comme une cordée d’alpinistes égoïstes, où tous continuent d’accélérer pour devancer les autres au sommet, au lieu de ralentir ensemble pour éviter l’avalanche qui menace de les emporter.
Nous nous indignons d’un gouvernement qui laisserait mourir 10 000 ou 100 000 citoyens à cause de la Covid-19, pourquoi ne pas nous indigner de gouvernements qui négligent la vie de milliards d’humains menacés par le réchauffement climatique ? Or, c’est bien ce qui se passe. Rappelons qu’à ce jour (11 avril 2020) la Covid-19 devant laquelle nous déployons à juste titre tant d’efforts a tué environ 104 000 personnes, soit 0,0014% de la population mondiale, alors que le dérèglement climatique en menace à long terme 100%…
Une telle indignation grandit, on l’a vu récemment avec des lettres ouvertes de centaines de scientifiques, et des mouvements de désobéissance civile tels Extinction Rébellion. Mais elle n’est pas entendue des gouvernements. La même ampleur de réactions politiques est de mise dans ces deux crises, sanitaire et climatique, or nous voyons que les gouvernements réagissent bien pour l’une et très peu pour l’autre. Voilà ce qui met en colère. Et pour donner l’impression d’agir, on multiplie les consultations, on nomme des experts référents, on les décore, on fait écrire des longs rapports bien documentés, on crée des comités, mais dans les faits presque rien ne change, et le réchauffement s’accélère.
En réalité, on assiste à un dilemme du prisonnier à l’échelle mondiale.
L’expression « dilemme du prisonnier » désigne un jeu où l’ensemble des joueurs est globalement gagnant si tous coopèrent sans exception, mais où chacun a en fait intérêt à trahir les autres.
C’est ce qui se passe lors d’une course à l’armement entre deux pays : les deux seraient gagnants avec un pacte de paix, car ils n’auraient ni armée ni dépenses militaires, mais en fait chacun obtient un avantage s’il crée une armée pour dominer l’autre ; ainsi les deux s’arment et rivalisent en force.
A l’échelle mondiale, tous les pays seraient gagnants si tous décidaient de concert d’abandonner leur compétition économique et l’idée de croissance indéfinie, d’organiser ensemble la fin des énergies fossiles et la transition vers une gestion durable des ressources naturelles, car ils parviendraient à préserver la planète et éviter les drames humains du 22è siècle dans lesquels ils seront tous perdants. Or, dans un tel pacte, qu’un seul pays ne joue pas le jeu, et il obtient à court terme une suprématie économique sur ses voisins, car le recours aux énergies fossiles sans limite et à la pollution sans scrupules est plus efficace et demande moins d’efforts. C’est exactement ce qui se passe, à ceci près que tous les pays à la fois trahissent les autres, puisque aucun n’agit vraiment en faveur de la planète.
Ainsi, lancés dans leur vaine guerre économique héritée des siècles passés, les États sont comme une cordée d’alpinistes égoïstes, où tous continuent d’accélérer pour devancer les autres au sommet, au lieu de ralentir ensemble pour éviter l’avalanche qui menace de les emporter.
Comment sortir de ce dilemme du prisonnier à échelle mondiale qui entraîne les pays à leur perte ?
J’ai dû mal à l’imaginer sans une action globale et concertée, puisqu’un seul traître risque d’en convertir bien d’autres. Réduire sa consommation d’énergie fossile représente à court terme (disons 10-15 ans) une forte contrainte pour un pays – même si à long terme une telle contrainte s’imposera puisque ces ressources sont limitées et non renouvelables. Cette contrainte est d’autant moins tenable si les voisins ne se l’imposent pas. Il faudrait qu’une masse critique de pays influents, par exemple le G20, s’impose de telles règles de sobriété et durabilité, et s’y tienne pour le bien de l’humanité, tout en accompagnant les autres pays pour faire de même. Un pays seul, fût-il puissant comme les États-Unis ou la Chine, et fût-il d’une détermination exemplaire, serait trop désavantagé économiquement et soumis à trop de contestations internes, pour s’y tenir. L’exemplarité ne peut être que collective.
En cette veille de Pâques, parlons de l’île du Pacifique à laquelle les Européens ont donné le même nom, pour illustrer ce qui fut peut-être un exemple criant de dilemme du prisonnier menant à un désastre. Dans son ouvrage Effondrement publié en 2005, le géographe Jared Diamond analyse les disparitions brutales de sociétés du passé, dont celle de l’île de Pâques. Tradition orale et études scientifiques confirment que sur cette île située à 2 000 km de toute terre et aujourd’hui dénuée de forêts, il y a eu jadis de grands arbres, sans lesquels la société n’aurait pu prospérer et ériger les célèbres statues « moaï ».

Selon son scénario, guerres de clans et agriculture intensive ont conduit à un épuisement total de la ressource bois qui était la pierre angulaire de cette société, et donc à l’effondrement de cette dernière. Pourtant, une entente entre tous les clans aurait permis de gérer les arbres de manière durable pour faire perdurer sur l’île cette ressource vitale. On peut imaginer qu’intervint alors l’insidieux dilemme du prisonnier : pourquoi se gêner d’en couper discrètement un peu plus que les autres ? Chaque clan est gagnant à court terme – tant qu’il reste des arbres – s’il trahit le pacte de gestion raisonnée, puisque abattre des arbres confère un avantage matériel et économique sur les autres clans : richesse accrue pour la construction, le troc, le feu, etc. Ainsi, la compétition et les intérêts égoïstes l’emportent, les clans oublient le futur, finissent par se livrer à une bataille de la déforestation, puis un jour les arbres ont disparu, et tout s’effondre.
Et cette question poignante de Jared Diamond : à quoi pensa l’homme qui abattit le dernier arbre de l’île de Pâques ?
Voici illustré à l’échelle d’une île et d’une ressource le dilemme du prisonnier qui se joue aujourd’hui à l’échelle de la planète. Le clan États-Unis se jette sur la ressource pétrole, le clan Chine sur la ressource charbon, le clan Brésil sur la ressource bois, tous les clans rejettent plus de CO2 que ne le dicte leur pacte du GIEC, chacun veut dominer les autres à court terme, et tous seront perdants à long terme.
Rien ne changera sans nos efforts personnels
Pour limiter le réchauffement climatique, pour éviter les effets environnementaux catastrophiques qui s’annoncent – et semblent avoir déjà commencé par exemple en Australie – nous pouvons et devons tous agir individuellement. Par de la parole, par des gestes de consommation, par des initiatives locales, chacun peut et doit apporter sa part.
Il serait trop confortable de se contenter d’accuser « l’État », entité abstraite et distante, et d’attendre que celui-ci agisse pendant que nous maintenons notre petite vie gourmande en énergies fossiles. Non, soyons entreprenants, familiarisons-nous dès aujourd’hui avec le monde de demain, en le construisant.
Les individus ont autant, voire plus de responsabilité que les États face au défi climatique. Pourquoi plus ? Parce que la sobriété requise pour une économie mondiale durable ne pourra fonctionner sans une modification de nombre de nos habitudes individuelles. Ainsi que l’a illustré Jean-Marc Jancovici avec sa redoutable image des « équivalents esclaves », en profitant des énergies fossiles abondantes et peu chères chacun et chacune en France dispose de l’équivalent de plus de 400 esclaves humains travaillant jour et nuit. Voilà une chose qu’il va falloir modérer.
Les individus se doivent d’agir sans attendre, car l’État est souvent suiveur plutôt que moteur.
La meilleure des volontés gouvernementales ne suffira pas à changer l’économie, tant que nous ne serons pas prêts à oublier week-ends à l’autre bout de l’Europe, 4×4 en ville, habits neufs bon marché achetés chaque mois, maisons mal isolées ou chauffées au fioul, fraises à n’importe quelle saison, smartphones changés tous les deux ans, etc. Et honnêtement, avons-nous besoin de cela pour être heureux ?
Bien souvent, c’est d’abord à l’échelle de l’individu puis du groupe qu’il faut améliorer la situation et initier des changements ; l’État finit par les officialiser, les mettre en œuvre à grande échelle, si la population les réclame assez fort. C’est ce qu’ont montré les luttes pour le droit de vote des femmes, l’abolition de la peine de mort, le droit à l’avortement, le mariage pour tous, changements de société pour lesquels l’État a été plutôt suiveur que moteur. C’est ce qu’illustre aussi très bien le propos d’Emmanuel Macron le 25 avril 2019 lors de l’annonce de création de la Convention citoyenne pour le climat, reconnaissant « une conscience citoyenne sur ces sujets qui s’est profondément modifiée ces dernières années et qui va beaucoup plus vite que nombre de politiques publiques » (voir vidéo sur cette page). Cette assemblée éphémère de cent cinquante Françaises et Français tirés au sort doit recueillir les propositions citoyennes d’action pour le climat afin qu’elles soient rapidement transformées en actes.
Or, malgré la forte présence du thème climatique dans les médias, il semble que beaucoup de gens, pourtant conscients des enjeux et désireux d’agir, ne le font pas ou peu. Existe-t-il des barrières psychologiques à l’action individuelle, et, pour le dire grossièrement, pourquoi n’avons-nous toujours pas sauvé le climat ?
Quels freins psychologiques à l’action individuelle ?
La manière de présenter le problème semble très importante. Nous sommes plutôt découragés, paralysés lorsque nous entendons chaque jour que le climat va mal, que des catastrophes sont en vue. Mais nous passons plus facilement à l’action quand nous parvenons à nous inscrire dans un récit optimiste, à imaginer notre place et notre rôle dans un futur positif. C’est ce que prêche Cyril Dion, co-réalisateur du film à succès Demain sorti en 2015, dans lequel il recense à travers le monde des initiatives durables et porteuses d’espoir pour le climat. « Tout est récit » rappelle-t-il, « les religions, les États, l’idéologie, l’argent ». Et parce que réduire la consommation énergétique ou les émissions de gaz à effet de serre « va contre le récit global aujourd’hui, ça ne fonctionne pas ». Donc, « il faut remplacer le récit dominant actuel, matérialiste et consumériste ». Signalons que Cyril Dion est l’un des trois « garants » de la Convention citoyenne pour le climat mentionnée juste auparavant.
Face au problème bien identifié qu’est le défi climatique, les raisons psychologiques de notre inaction ont été étudiées et mises en lumières par de nombreux scientifiques. Fabien Girandola, spécialiste en psychologie sociale et co-auteur du livre à succès Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens, recense comme mécanismes bloquants l’optimisme comparatif, le déni, la mise à distance temporelle, les habitudes. Mieux les comprendre permet de les apprivoiser, et de passer à l’action.
De plus, il a développé la méthode dite de la communication engageante, qui « lie à la fois la communication persuasive classique […] et l’engagement par les actes », et facilite nos actions en faveur du climat. Souvent, nous ne savons pas par où commencer, et nous sentons dépassés devant un problème trop vaste. Il nous conseille, lorsque nous entendons parler de défi climatique, de lister plusieurs tâches petites et concrètes à réaliser dans notre quotidien des jours suivants. Ainsi, « amener les gens à faire publiquement des [petits] gestes écoresponsables » met le pied à l’étrier et prépare le terrain pour de plus grandes actions. Je vous invite à lire son article pour plus de détails.
Enfin, on peut trouver chez Schopenhauer une explication générale à notre inaction. Dans la « Règle de vie n°33 » de son singulier ouvrage L’Art d’être heureux, le philosophe, fin psychologue, met en garde contre la puissance disproportionnée de l’impression que nous donnent nos sens dans le présent, qui vient souvent anéantir le travail de la raison. Pour prendre un exemple actuel, si j’arrête de fumer, j’ai compris par ma raison que la cigarette est mauvaise, mais je succombe à la tentation quand une cigarette se présente sous mes yeux ou sous mon nez. Ou bien, je sais qu’un certain livre est de qualité, mais je revois mon jugement à la baisse lorsque quelqu’un d’éloquent en parle en mal devant moi, car l’impression du présent « nous perturbe et fausse en permanence le système de nos pensées ».
Ainsi, nous avons beau lire des articles pessimistes et visionner des vidéos alarmantes à propos du climat, dans notre quotidien et autour de chez nous aucun drame ne se profile et le soleil brille. L’impression du présent est positive, alors nous réprimons nos pensées rationnelles et oublions d’agir face à ce danger trop lointain et virtuel. Non, rappelons-nous la mise en garde de Schopenhauer, faisons confiance à notre raison et au discours des scientifiques sur ce sujet. Agissons dès aujourd’hui, afin que le soleil brille encore pour nos enfants et petits-enfants.
Une opportunité historique de faire le tri
La situation est sans précédent historique. L’humanité a connu bien des épidémies, dont certaines plus meurtrières (peste, grippe espagnole), mais jamais un confinement simultané d’autant de pays et de personnes.
L’activité humaine, celle-là même que nous savons être une des causes du réchauffement climatique, se trouve diminuée et freinée. L’occasion est unique d’observer les conséquences de ce ralentissement, elle ne se représentera pas.
Et surtout – ce qui nous rappelle les progrès accomplis par l’humanité – jamais auparavant les pays n’ont mis en telle pause leur développement sans être occupés à s’entre-tuer !
C’est le moment où jamais pour modifier notre trajectoire économique et sociétale.
Or, l’inertie du passé est difficile à combattre : « Les dirigeants remettent une pièce dans la machine en annonçant des plans de relance pour les secteurs les plus touchés, à savoir les entreprises pétrolières, aériennes, gazières ou minières. » déplore François Gemenne, membre du GIEC et spécialiste en géopolitique de l’environnement. « Il semble qu’on loupe encore une fois la possibilité de planifier une économie bas-carbone, alors que les cours du pétrole sont au plus bas. » Le réflexe des gouvernements est compréhensible : soutenir le modèle actuel pour sauver les emplois à court terme. Or, c’est justement ce court-termisme qui selon François Gemenne met en péril la planète et l’humanité. La Convention citoyenne pour le climat, consciente de ce piège, a d’ailleurs annoncé hier même avoir transmis en avance au gouvernement une partie de ses propositions, pour s’assurer qu’elles soient intégrées au plan de relance post-épidémie.
Les alertes se multiplient. « À la demande de bon sens : “Relançons le plus rapidement possible la production”, il faut répondre par un cri : “Surtout pas ! ”, s’exclame dans cet article récent le philosophe et sociologue Bruno Latour, professeur émérite à Science Po Paris. « La dernière des choses à faire serait de reprendre à l’identique tout ce que nous faisions avant ». La crise du coronavirus révèle qu’il existait bien un signal d’alarme à tirer pour freiner ce train du progrès que l’on prétendait inarrêtable, renchérit-il. Ce ralentissement inédit est en quelque sorte providentiel pour l’humanité, malgré les nombreuses victimes occasionnées. Profitons-en pour remettre en cause nos modes de vie, pour repartir dans une meilleure direction.
« La dernière des choses à faire serait de reprendre à l’identique tout ce que nous faisions avant. »
Bruno Latour, professeur émérite à Science Po Paris
Afin de faciliter la réflexion et l’action, Bruno Latour nous propose une méthode d’auto-description en 6 questions, pour faire le tri entre activités désirables et indésirables, pour ne garder que le meilleur de nos sociétés et entrer grandis dans ce monde après-coronavirus. Je vous invite à remplir ce questionnaire, que vous trouverez à la fin de son article téléchargeable ci-dessous. (ajout du 4 mars 2021 : je me suis moi-même livré à l’exercice pour vous y inciter, vous trouverez mes réponses ici.)
Beaucoup d’entre nous sont confinés à domicile, voire au chômage technique. Profitons du moment pour analyser nos vies, interroger nos habitudes. Les acteurs de la politique, de la santé, de la logistique, du service public, s’affairent pour sauver notre société dans le présent. Et si nous faisions notre part du travail pour la sauver dans le futur ?
Si nous avons la chance de ne pas être pris dans les violences familiales accentuées par la crise, allons plus loin qu’entretenir notre appartement ou jardin, que prendre soin des gens qui nous entourent : réfléchissons et prenons des décisions pour améliorer la société de demain. Pour commencer, en suivant la méthode préconisée par Fabien Girandola et mentionnée plus haut, je liste dans cet article des propositions concrètes de petites actions que nous pouvons mettre en œuvre ou préparer pendant le confinement, qui vont dans le sens d’une société plus sobre et plus respectueuse de l’environnement.
Les coiffeurs sont fermés et nos cheveux poussent. Après les poilus de 14-18, tâchons de tous être les chevelus de 2020 dont on se souviendra comme ayant remis la société sur la bonne voie !
Tout ce dont nous sommes privés en ce moment nous manque-t-il vraiment ? Voyages, shopping, sorties… N’y a-t-il pas du bon à passer plus de temps à échanger avec son ou sa partenaire, ses enfants, sa famille, ses amis, ses voisins ? Ce voyage annulé sera-t-il une si terrible perte pour notre année 2020, ne nous libère-t-il pas du temps pour ces activités que nous repoussons toujours ? N’avions-nous pas déjà assez d’habits dans nos armoires, ne sont-ils pas encore bons à porter ? Aller rencontrer telle personne valait-il cette heure de voiture ? Ne sommes-nous pas fiers d’avoir réparé la machine à laver avec les moyens du bord, puisqu’il était impossible d’en racheter une ?
Ces activités du quotidien auxquelles nous renonçons de force, ces actes banals, ont tous leur part d’impact sur l’environnement. En réduisant nos transports, en achetant moins de produits manufacturés, en achetant nos vivres à l’épicerie du coin plutôt qu’au supermarché habituel, nous réduisons nos émissions de gaz à effet de serre et participons à une économie plus locale et moins fragile. « Nos achats sont nos emplois », mais ils dessinent aussi l’avenir de la planète.

Si jamais les fraises ou les pêches vous ont manqué en mars, c’est qu’elles ne poussent pas à cette période en France ! Actuellement, beaucoup d’entre nous découvrent les fruits et légumes locaux de saison, puisque les approvisionnements depuis l’étranger sont fortement restreints. Il aura donc fallu une épidémie mondiale pour revenir à ce bon sens millénaire : manger local.
Sur le plan professionnel, ce client que nous ne rencontrerons pas, cette réunion qui ne peut pas se tenir, ce séminaire auquel nous ne participerons pas, étaient-ils utiles ? Chacun, à son échelle, peut s’interroger sur les activités suspendues, se demander objectivement lesquelles devront reprendre après le confinement. Un tri peut être fait. La situation actuelle, pour inquiétante et incertaine qu’elle soit, a l’immense vertu de nous aider à remettre en cause le bien-fondé de nos activités, et ce avec une profondeur sociétale sans précédent.
Dans le fonctionnement temporaire de la société confinée, séparons l’indésirable – l’inquiétude, l’isolement, la fermeture des écoles, l’arrêt des projets, l’absence des manifestations culturelles, la difficulté des entreprises, le stress des soignants – du désirable – le calme, le recentrage sur les activités et produits essentiels, la vie plus locale, le développement de la solidarité, le sentiment de nation et de vulnérabilité – et tâchons d’imaginer un futur proche où nous ne garderions que ces bons côtés. Un mode de vie et de consommation plus raisonné, plus sobre. Des activités qui restent centrées sur l’essentiel comme actuellement.
On voit que bon nombre d’excès sont actuellement suspendus : pratiques à risque en bourse, addiction aux paris sportifs en ligne, salaires mirobolants des footballeurs, marges des supermarchés sur les produits maraîchers, paperasse professionnelle, normes encombrantes… (voir mon article à venir). Alors pourquoi les réenclencher en sortie de crise ? Non, saisissons l’occasion pour faire le tri.
Un moment de bifurcation pour l’humanité ?
« Il y aura, dans l’histoire de l’économie mondiale, un avant et un après le coronavirus », déclarait à la radio dès le lundi 9 mars dernier Bruno Le Maire, le ministre français de l’Économie.
Beaucoup de choses sont remises en cause. On craint, on s’interroge, on imagine demain. Au-delà de la souveraineté, de la maîtrise des approvisionnements en masques et médicaments, c’est une modération, une refonte de l’économie mondiale, et par là même des modes de vie, qui pointe son nez.
À vrai dire, deux tendances contradictoires coexistent dans la crise actuelle, deux facettes assez opposées pour ce monde d’après-crise qui se dessine. Il se pourrait que nous nous trouvions devant une bifurcation décisive.
D’une part, le confinement c’est le bannissement des interactions physiques entre personnes. Par conséquent, les lieux de convivialité et de culture sont désertés, tandis que les hommes d’affaires s‘isolent dans les jets privés. La demande explose pour les services de courses à emporter des supermarchés, pour les achats sur Internet, pour les jeux en ligne, pour la communication à distance, pour la vidéo en temps réel… activités loin d’être exemptes d’empreinte carbone, qui nous enferment dans une société de la mondialisation et de la distance.
D’autre part, le confinement c’est aussi le retour à une vie plus locale. Les supermarchés français s’approvisionnent exclusivement en fruits et légumes produits sur le territoire (ajout du 6 mai 2020 : ce n’est pas du tout appliqué dans l’Intermarché près de chez moi. Et chez vous ? Cette mesure annoncée fin mars par la Fédération du Commerce et de la Distribution a-t-elle été un pur affichage ?). On fait les courses près de chez soi, ce dont bénéficient les épiceries et autres commerces de proximité, ces magasins où l’on vous connaît par votre nom. De force, on interagit plus entre voisins, les initiatives d’entraide ont fleuri, de nouveaux liens se tissent qu’on aimerait voir durer. Les personnes qui, travaillant loin de leur domicile, habitent à la campagne et n’avaient pas le temps d’en profiter, redécouvrent la nature autour de chez eux. Voilà une vie sobre et à plus petite échelle.
Ainsi, après l’épidémie, on peut imaginer deux trajectoires.
Soit l’activité économique mondiale repart comme elle tournait avant. Tout se remet en marche et se mondialise encore plus, transport aérien, maritime et terrestre, industrie lourde, centrales à charbon, marchés financiers avec leurs excès. Les émissions de gaz à effet de serre retrouvent leur niveau précédent voire le dépassent, comme ça a été le cas après la crise financière de 2008, et continuent à croître. L’explosion du commerce en ligne et des télécommunications, catalysée par le confinement, se poursuit et nous avançons vers toujours plus de dématérialisé et toujours moins d’humain. Les emplois détruits par la crise sont remis en place. Les États remballent leurs centaines de milliards, car plus aucune menace n’est imminente. Bref, nous repartons comme en quarante – ou plutôt comme en dix-neuf – accentuant nos excès, et condamnant tout espoir d’amélioration climatique.
Soit nous parvenons à prendre du recul collectivement, à tirer des enseignements de cette expérience économique et sociale inédite, à renoncer à cette fatale compétition entre États aveugles qui sont tous sur la même barque, à « interroger le modèle de développement dans lequel s’est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour », ainsi que le déclarait le président Macron le 12 mars dernier, promettant même des « décisions de rupture ». Nous profitons de l’inspiration que nous aura donnée cette sobriété imposée, pour réorganiser en profondeur nos sociétés, revenir à une production moins mondialisée et plus centrée sur l’essentiel, remodeler l’économie pour la rendre compatible avec le respect de l’environnement et des ressources. Les États se rappellent qu’ils ont le pouvoir de changer les choses, qu’ils doivent servir la planète et la population avant de servir la puissance des entreprises, que les milliards qu’ils rassemblent peuvent aussi soutenir des initiatives durables, des innovations sociétales et pas seulement techniques. Bref, l’humanité a « compris », elle a constaté qu’elle était à la hauteur des changements nécessaires pour limiter le dérèglement climatique, et se soucie de les mener à bien.
Lequel de ces deux mondes préférons-nous : le monde du 20è siècle, qui vient de révéler toutes ses fragilités en mettant de lui-même un genou à terre, mais qui repart perfusé de crédit, de pétrole et d’Internet, relançant ce dilemme du prisonnier qui n’a que des catastrophes comme issue possible ? ou bien le monde qui peut avancer sereinement vers le 22è siècle, celui qui se rappelle sa dépendance à la nature en plaçant sa protection comme contrainte première à laquelle s’adapte l’économie (voir mon article), qui modère sa consommation d’énergie et de ressources, qui renforce ses liens humains locaux en redonnant leur juste valeur aux choses ?
N’attendons pas que la crise soit passée pour nous poser ces questions, c’est maintenant qu’il faut réfléchir, maintenant qu’il faut esquisser les plans de notre monde durable de demain.
En sortie d’épidémie, nous pleurerons nos morts, panserons nos entreprises, et si nos mentalités n’ont pas déjà évolué, nous nous consolerons en consommant et voyageant de plus belle, précipitant les catastrophes du futur tout en nous cachant les yeux.
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